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Crédit photo : Jean Louis CARLI / ALEA
« Ça a été une course très intense du début à la fin ! », a résumé Benjamin Dutreux à son arrivée à Fort-de-France. Si elle a démarré sur les chapeaux de roues avec des conditions musclées en Manche, mais aussi et surtout au large de la pointe Bretagne, cette 16e Transat Jacques Vabre Normandie – Le Havre s’est aussi révélée très ouverte sur le plan stratégique, avec notamment un choix de route crucial à opérer à la latitude du cap Saint-Vincent, au sud du Portugal.
« Rapidement, il a fallu décider d'aller au nord ou au sud. Longtemps, les partisans de la première option ont été donnés gagnants, mais on a cru en notre route malgré les nombreuses incertitudes », a commenté Corentin Horeau qui a entamé une jolie bagarre avec les tandems de Fortinet – Best Western puis de Prysmian Group peu après le débordement de l’archipel des Canaries, avant que le match se transforme en véritable duel avec la paire franco-italienne.
« Ça a été une belle bataille. On s’est régalés ! On a tout donné et on est contents que ça ait payé à la fin », a relaté le skipper de GUYOT environnement – Water Family qui a joué à « un coup à toi, un coup à moi » avec Giancarlo Pedote et Gaston Morvan lors des quatre derniers jours de course, avant de définitivement prendre l’avantage dimanche soir, à 400 milles de l’arrivée.
« Cela faisait un moment que je voulais expérimenter un gennak assez plat, mais au début du portant, on n’arrivait pas du tout à le faire marcher. On a un peu tiré des bords carrés. On a donc ensuite attaqué sous spi, mais on a fini par le perdre. On a donc dû adapter notre stratégie afin de faire en sorte d’avoir des angles serrés et rapides », a détaillé le Sablais qui a finalement creusé jusqu’à 25 milles d’écart dans les dernières heures de course grâce à un décalage d’une petite vingtaine de milles plus au nord que son rival. « Cela nous a permis de ressortir bien devant lui. Forcément, on est contents. Finir dans le Top 10 faisait partie de nos objectifs. On l’avait en tête depuis le début, mais on savait que pour y parvenir, il faudrait être dessus et ne jamais lâcher le morceau », a commenté le Vendéen.
Une confrontation riche en enseignements
« La course a vraiment été intéressante parce qu’on a pu se confronter à des bateaux qui ont énormément évolué techniquement dernièrement, et même encore plus que le nôtre. C’était important de savoir où on en était par rapport à eux, car c'est clairement des concurrents avec les mêmes capacités de vitesses que nous », a avancé Benjamin dont la monture, pour mémoire, est désormais dotée d’un nouveau bout dehors, de nouveaux safrans, d’un fond de coque renforcé, mais aussi et surtout d’une nouvelle étrave de type « scow ».
« Quand on voit les bateaux qui sont devant, je pense qu’on n’aurait pas pu faire mieux. On est à notre place et ça, c’est bien », a ajouté le navigateur, par ailleurs enchanté de son binôme avec Corentin Horeau. « On a toujours eu la niaque et on s’est bien marrés », a-t-il commenté.
Un sentiment pleinement partagé par son acolyte. « C’était génial ! Pour ma part, c’était ma première expérience en IMOCA. Je ne savais pas comment j’allais la vivre. J’ai éprouvé vraiment beaucoup de plaisir. Ça a été une très belle découverte. Avec Benj, on s’est super bien entendu. On s’est battu jusqu’au bout même si ça n’a pas toujours été facile d’autant qu’on a cassé pas mal de matériel. En Figaro, je n’ai pas l’habitude de sortir la caisse à outils. Sur un IMOCA, ça fait partie du jeu. J’ai sûrement un peu manqué d’entraînement à bord du bateau, pour des raisons de plannings, mais ça a clairement été une très belle expérience. »
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