
Après déjà deux belles étapes qui les ont menés de l’Espagne à l’Afrique du Sud en passant par le Cap Vert, le team GUYOT environnement – Team Europe et les autres concurrents de The Ocean Race se sont élancés, ce dimanche 26 février à 13h15 (heure de Paris), pour un troisième round costaud. Au programme : 12 750 milles pour rallier Cape Town et Itajaí, au Brésil, via les trois caps du Grand Sud, Bonne Espérance, Leeuwin et Horn. Un parcours XXL - la plus longue distance jamais proposée en 50 ans d'histoire de l'événement – lors desquels les équipages et leurs montures vont assurément être mis à rude épreuve pendant un mois, d’autant que la situation météo s’annonce complexe avec notamment des choix cruciaux à opérer dès les premières heures de course. Benjamin Dutreux, Robert Stanjek, Annie Lush, Sébastien Simon et leur reporter embarqué Charles Drapeau, sont toutefois fin prêts pour cette manche marathon dotée d’un coefficient 10, soit 20% des points de l’épreuve ! Le Grand Sud s’annonce fidèle à sa réputation avec, au menu, tantôt des zones de vents légers, tantôt des tempêtes violentes en cette saison de cyclone dans les océans Indien et Pacifique. Dans ce contexte, se frayer le meilleur chemin ne sera pas chose aisée pour les marins, et les premières complications vont débouler dès les premiers milles avec des choix de route possiblement très différents. De quoi ouvrir en grand le jeu qui promet, d’ores et déjà, de ne pas manquer de piment au cœur des mers du sud, dans les quarantièmes rugissants et les cinquantièmes hurlants. « Comme toujours dans ces endroits, on ne sait pas trop à quoi s’attendre. On se prépare toutefois à une étape difficile, dans des conditions un peu dures. On sait que la vie à bord ne sera pas facile. On ne sait, en revanche, pas où les autres vont placer la barre dans les moments les plus délicats. », a commenté Benjamin Dutreux, peu avant le départ de ce troisième round. Un troisième acte qui, on l’a compris, s’annonce à la fois complet et complexe sur le plan stratégique, ainsi que l’a confirmé Sébastien Simon : « Dans la baie de Cape Town, les conditions sont assez changeantes, les effets de site sont nombreux et les fichiers peu précis. Les premières 24 heures ne seront clairement pas simples, au près dans un vent forcissant jusqu’à 30 nœuds. Tout ça pour finir par aller chercher une dorsale (une zone sans vent, ndlr). Ça va donc être assez tactique. Il ne faudra pas se mettre trop de pression si des écarts se créent, mais garder son énergie car la course va être très longue ». Essayer de prendre du plaisir
De fait, la petite bande devrait mettre entre 30 et 40 jours pour rejoindre Itajaí. Dans ce contexte, préserver le bateau au mieux jusqu’à la fin sera un premier challenge dans la mesure où effectuer des réparations durables en mer, à ces latitudes qui plus est, est quasi mission impossible. C’est d’autant plus vrai que la machine promet d’être, comme les organismes, sacrément sollicitée. « Pour une étape de cette envergure, nous partons avec un bateau pesant une tonne de plus qu’habituellement. A titre de comparaison, c’est comme si je partais avec un avitaillement équivalent à deux Vendée Globe en solitaire (160 jours environ). Cela a un impact sur les efforts mais aussi sur les sensations à bord », détaille le skipper de GUYOT environnement – Team Europe, conscient toutefois, qu’au-delà de l’aspect matériel, l’un des points essentiels à la performance sur cette étape monstrueuse de 12 750 milles sera sans conteste la cohésion de l’équipage. « On sait que ce qui va compter avant tout, c’est le plaisir que l’on va pouvoir prendre en mer. L’ambiance au sein de l’équipage va être primordiale. C’est clairement une étape où il faudra réussir à garder un bon équilibre pour se pousser les uns et les autres dans le bon sens, l’objectif étant naturellement de gagner la course », souligne Benjamin Dutreux.
